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Qualité des eaux et des littoraux

Publié le 26/06/2024
Si la disponibilité de l’eau est un défi pour l’avenir, sa qualité l’est tout autant. Jeudi 20 juin 2024, lors de la treizième « Trimestrielle du SCO France », trois projets ont présenté leurs SCOlutions recourant aux données satellite pour automatiser le suivi de différentes surfaces en eau. Au service tant des écosystèmes que des activités humaines, ces projets magnifiques provoquent de vrais coups de cœur.

Le constat est sans appel : marine ou douce, la qualité de l'eau se dégrade partout dans le monde, avec des conséquences graves pour l’homme et l’environnement. Face à des enjeux vitaux comme la sécurité alimentaire et la santé, les satellites peuvent alimenter de puissants outils capables d’éclairer et de soutenir une gestion durable de l’eau et des écosystèmes côtiers.

Jeudi 20 juin 2024, la 13° Trimestrielle du SCO France a accueilli trois projets qui s’appuient sur les données spatiales pour monitorer l’état qualitatif des eaux de surfaces continentales et littorales.

Pour toute question relative à cette trimestrielle, écrivez-nous ici.

LITTOSAT

Par Marie Jagaille et Marc Lennon (Hytech-imaging)

En France, les littoraux regroupent une forte densité de population et d’activités humaines qui ne sont pas sans effet sur les écosystèmes : seulement 5% des espèces et 6% des habitats marins et côtiers sont dans un état de conservation favorable… Dans ce contexte, LITTOSAT regroupe et traite des données satellitaires inédites pour construire un outil de suivi de l’état de santé des habitants de l’estran. Il se destine tout particulièrement aux gestionnaires de territoires littoraux et d’aires marines protégées. Découvrez dans la vidéo ci-contre les démonstrations de la plateforme LITTOSAT.

 

À retenir

  • Données satellitaires utilisées :
    • Sentinel-2, gratuites avec un temps de revisite exceptionnel (tous les 5 jours), via une API de Copernicus ;
    • SPOT et Pléiades via Dinamis (auquel le projet a adhéré grâce au SCO) et le flux IGN.
  • Sur une mosaïque combinant ces images pour offrir une vue régionale uniforme et dénuagée, le système montre les habitats à marée haute et à marée basse, ces derniers étant généralement moins bien connus car souvent sous l’eau.
  • L’utilisateur peut choisir un affichage en couleurs naturelles ou en infra-rouge, qui permet de mieux faire ressortir les zones immergées / non immergées.
  • Un outil qui s’annonce extrêmement puissant, avec de fortes interconnexions avec d’autres projets SCO, dont notamment SCOast-DT, labellisé en mars 2024 pour construire des jumeaux numériques côtiers.
    💡 Actu : Déjà 2 démonstrateurs en ligne, sur la Bretagne et la Normandie.

XtremQuality

Par Jean-Michel Martinez (IRD)

Les petites retenues d’eau se comptent par milliers, avec un rôle crucial pour les écosystèmes et les activités humaines. Dans une approche novatrice, XtremQuality développe un suivi automatisé de ces dernières à partir des variables de qualité observables depuis l’espace et appliquées à des objets non suivis par les pouvoirs publics, dont les retenues artificielles en pleine expansion dans un contexte agricole sous tension. De fait, XtremQuality apporte des informations jusqu’ici inconnues mais indispensables.

À retenir

  • À partir de données Sentinel-2, XtremQuality génère des cartes de qualité des eaux accompagnées d’indicateurs spatialisés pour les classifier selon leurs caractéristiques.
  • L’équipe travaille également sur des indicateurs de vulnérabilité et de résilience.
  • Les résultats d’XtremQuality seront accessibles via la plateforme Hydroweb.next.
  • Les modèles seront transposables en tous lieux, quels que soient les contextes (humides, arides, semi-arides…) et leurs problématiques.
    💡 Actu : Première expérimentation dans le Sud-Ouest de la France

AIonWetlands

Par Nina Bègue (La Tour du Valat)

Si la Méditerranée est au cœur des préoccupations liées au changement climatique, les zones humides qu’elle bordent sont en forte souffrance, au fur et à mesure de leur conversion en zones agricoles, urbaines, industrielles... Pas moins de 27 pays sont concernés, chacun avec leur propre politique de protection environnementale. Pour tous ces acteurs, AIonWetlands collecte toutes les informations pertinentes sur l’état de ces écosystèmes, les tendances observées et les principales menaces. Découvrez la démonstration de la plateforme en cours de développement dans la vidéo.

 

À retenir

  • Le système génère en premier lieu des cartes des habitats humides sur les 320 sites suivis (et donc instrumentés) par l’observatoire des Zones Humides Méditerranéennes.
  • Grâce à l’IA, qui apprend à classifier sur les images satellites les zones humides à partir de ces sites suivis, le système va générer des cartes d’habitats prédictives sur 100 sites supplémentaires non suivis.
  • En cours de développement (bien avancé !), le géoportail final affiche les cartes des zones humides et leurs indicateurs à l’échelle d’un site ou d’un pays.
  • Un test utilisateurs sera très prochainement lancé pour s’assurer que le portail répond aux attentes et besoins des gestionnaires des différents pays.
  • Objectif : présentation des résultats à la COP-15 Ramsar (Convention Internationale sur les Zones Humides) en juillet 2025.
    💡Actu :  AIonWetlands sur la dernière ligne droite

 

💧 Pour aller + loin sur la thématique de la qualité de l’eau :

  • La situation de l’eau en France : eaufrance.fr, le service public d’information sur l’eau.
  • La législation : « La politique de l’eau en France est fondée sur quatre grandes lois et encadrée par la directive-cadre européenne sur l’eau qui définit la notion de "bon état des eaux", vers lequel doivent tendre tous les États membres. » Site du gouvernement
  • Les SCOlutions à l’objectif de développement durable n°6 consacré à « l’eau propre » et sa gestion durable.