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AIonWetlands sur la dernière ligne droite

Publié le 21/05/2024
Dédié aux zones humides méditerranéennes qu’il faut impérativement préserver, le projet AIonWetlands tient les délais et les objectifs. Du traitement des données à la réalisation du géoportail, l’équipe projet se montre soudée et efficace.

50% des zones humides naturelles méditerranéennes ont été perdues depuis 1970. Pourtant, ces écosystèmes parmi les plus riches et les plus productifs, sont vitaux pour la survie de l’humanité.
Au cœur de la Camargue, l’institut de recherche privé La Tour du Valat leur est entièrement dévoué, menant des programmes de recherche sur leur fonctionnement et des tests de modes de gestion adaptés à leurs enjeux et particularités. Également pilote de l’Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes (OZHM), la Tour du Valat a obtenu le label SCO pour son projet AIonWetlands qui a pour objectif d’automatiser, grâce aux données satellitales, le suivi à grande échelle des zones humides de Méditerranée, soit 28 pays concernés, avec également de nouveaux indicateurs. Ardemment soutenu par le SCO, le projet est financé par le CNES et l’OFB (Office Français de la Biodiversité).

« Les cartes d’habitat et d’occupation du sol sont indispensables pour analyser les tendances d’évolution des zones humides qui, en plus du changement climatique, subissent les pressions anthropiques des parcs agricoles et urbains. Avec AIonWetlands, nous allons automatiser le suivi existant de 310 sites de l’OZHM et équilibrer cet échantillonnage grâce à des cartes prédictives sur près de 150 nouveaux sites de la rive nord de la Méditerranée, où n’existe aucun moyen de surveillance in situ. En libre accès, les données seront utiles aux décideurs institutionnels, aux acteurs de la société civile et aux scientifiques pour aider à préserver et restaurer ces espaces, mais aussi pour sensibiliser le grand public à la cause des zones humides ». Anis Guelmami, pilote du projet pour la Tour du Valat.

Point d’avancement

  • Traitement des données satellite

Après avoir procédé à de nombreux tests, l’équipe projet a décidé de privilégier un apprentissage automatique via l’algorithme Random Forest, nourri d’images satellite Sentinel-2 et des archives Landsat TM et ETM récupérées via Google Earth Engine. « Pour l’instant, Random Forest apprend avec des données d’entrainement et vérifie sa classification sur un set de validation. Il s’agit soit de données existantes chez nos partenaires de l’OZHM, soit d’images très haute définition interprétées grâce au savoir-faire de la Tour du Valat. À terme, nous organiserons des campagnes de terrain sur une sélection de sites échantillonnés parmi les 400 suivis, afin de valider l’approche méthodologique dans son ensemble » explique Nina Bègue, ingénieure en télédétection à la Tour du Valat et chargée de cette mise en œuvre algorithmique.

AIonW training points AIonW training points 2

Le lac Burdur en Turquie est le tout premier site d’entrainement au traitement automatique des données. À gauche, les points identifiés pour caractériser les classes d’occupation du sol (habitats humides, agriculture, végétation…etc.) qui vont entrainer le Random Forest. À droite, la carte produite grâce à l’algorithme. © Fonds de carte Google Satellite/Traitement Nina Bègue-Tour du Valat

La chaine de traitement est aujourd’hui quasi opérationnelle et l’équipe lancera la production de cartes et d’indicateurs dans les prochaines semaines. Ces cartes permettront d’observer les changements de 1990 à 2020, un temps long nécessaire pour que les indicateurs soient fiables et suffisamment fournis en informations.

  • Mise en œuvre du géoportail

Développé en parallèle de la chaine de traitement, le géoportail de diffusion des données est bien défini dans sa structure. Selon Dorian Ginane, développeur de la société Geomatys, « de l’arborescence des indicateurs aux différents modes de visualisation des données, le cœur des fonctionnalités est prêt. Nous nous attachons à présent à concevoir un design ergonomique et pratique pour être accessible au plus grand nombre », puisque ce portail sera en accès libre et utilisé par l’ensemble des partenaires de l’OZHM.

Dernière ligne droite

En pleine production des données, l’équipe projet prévoit la finalisation de l’intégration des données et la mise en ligne du géoportail d’ici fin 2024. Dans sa ligne de mire, l’OZHM entend bien présenter ces résultats clés du projet AIonWetlands lors de la prochaine COP-15 Ramsar (Convention Internationale sur les Zones Humides), prévue en en juillet 2025 au Zimbabwe, notamment dans le cadre d’un side-event spécialement dédié au suivi des zones humides méditerranéennes.

Envie d’en (sa)voir plus ?

Nous ne vous livrons ici qu’une infime partie des travaux et informations de ce magnifique projet ! Pourquoi ? Car c’est l’équipe projet elle-même qui en parle le mieux, ce qu’elle a fait lors de la 13ème trimestrielle du SCO France, le 20 juin 2024, sur le thème « Qualité des eaux et des littoraux ».