Fermer

COP26 : le bilan du SCO

Publié le 24/11/2021
Du 31 octobre au 12 novembre 2021, près de 200 pays se sont retrouvés à Glasgow pour tenir la 26e Conférence des Parties, ou COP26. Pour le SCO, ce fut notamment l’occasion de renforcer ses liens avec le Group on Earth Observations pour rassembler la communauté de l’Observation de la Terre.

Le Space Climate Observatory s’est rendu à Glasgow (Écosse) avec un grand message : Rassembler et agir pour la planète grâce aux données satellite. Avant de faire un point sur deux évènements qui ont jalonné la présence du SCO France, revenons sur l’accord contre la déforestation avec le SCO Gabon.

Un Accord contre la déforestation mondiale

Dès le 2 novembre, près de 180 pays se sont engagés à mettre un terme à la déforestation d'ici 2030. Un accord en lequel veut croire Aboubakar Mambimba Ndjoungui, Directeur Général Adjoint de l’Agence spatiale gabonaise AGEOS : « Cet accord est une excellente chose pour le monde. Suffira-t-il pour lutter contre la déforestation ? Tout porte à être optimiste au regard de la promesse d'un financement de plusieurs milliards de dollars et des dernières données sur les émissions de CO2. Pour le Gabon où la forêt stocke plus de 100 millions de tonnes de CO2 par an, la préservation de la forêt est entamée depuis des décennies, et les chiffres le montrent. »

Preuve de cette volonté, le pays s'est doté en septembre 2021 d'une loi contraignante sur le climat pour répondre à l'enjeu d'adaptation, point important des négociations à la COP26 pour le groupe Afrique que le Gabon a dirigé pendant deux ans. Appelant de tous ses vœux que cet accord ne soit pas une fausse promesse, Aboubakar Mambimba Ndjoungui sait pouvoir s’appuyer sur le SCO Gabon : « Avec les données satellitaires fournies par l'AGEOS, le SCO Gabon va contribuer au suivi du respect de la lutte contre la déforestation aux niveaux national et sous régional. Grâce notamment à son projet de surveillance et de préservation des mangroves, il va progressivement apporter son expertise dans la connaissance de certains milieux forestiers qui constituent des puits importants de carbone ».

Le SCO France joint ses espoirs et ses forces à ceux de son homologue gabonais, notamment avec le projet TropiSCO qui pourra vérifier chaque semaine le respect des engagements internationaux à stopper la déforestation.

Aboubakar Mambimba Ndjoungui

« Des mesures concrètes s’imposent, sinon la déforestation se poursuivra voire s'intensifiera davantage dans certaines zones du monde. » Aboubakar Mambimba Ndjoungui, Directeur Général Adjoint de l’Agence spatiale gabonaise AGEOS

Conférence « Mobiliser des solutions spatiales pour l'action climatique »

Sur le Pavillon France en Blue Zone, 20 personnes étaient présentes physiquement – jauge sanitaire oblige – et quelques dizaines s’étaient connectées en ligne pour écouter la conférence co-organisée par le SCO France et la société Kayrros le 1er novembre. Laurence Monnoyer-Smith, représentante du SCO au CNES, a ouvert la séance sur une présentation du SCO, annonçant la finalisation de la Charte internationale pour une signature d’ici juin 2022. L'ambassadeur israélien Gideon Behar a, à cette occasion, partagé son soutien au SCO et à la coopération spatiale. Puis Kayrros, par la voix de son CEO Antoine Rostand, a présenté ses solutions de télédétection en temps réel du méthane, du carbone et de la biomasse. À ce titre, le SCO France a labellisé cette année son outil Carbon-Monitor.

Table ronde « Les applications des observations de la Terre pour s’adapter au climat »

Co-organisée par le SCO France et le GEO (Group on Earth Observations) à l’Université de Strathclyde le 10 novembre, cette table ronde a mis en lumière les accomplissements permis par l'observation de la Terre dans plusieurs secteurs, dont l’agriculture, la biodiversité, les montagnes et les océans. La coordinatrice climat du GEO Sara Venturini a notamment partagé la manière dont GEO aide à la décision climatique via ses initiatives phares comme le Global Forest Observation Initiative, le Global Agricultural Monitoring Initiative ou encore le Biodiversity Observation Network. Elle a également annoncé le lancement d'un nouveau workstream pour promouvoir l'utilisation de la télédétection dans les décisions d'investissement des institutions financières.

Frédéric Bretar, représentant du SCO France, a fait écho à Mme Venturini en soulignant que le SCO, en tant que GEO Community Activity, partage les mêmes aspirations que le GEO. Tous deux fondent leur action sur l’utilisation et le partage des données satellites pour le plus grand nombre, au service de l’adaptation des territoires au changement climatique, ainsi que sur le renforcement des capacités. Il mentionne à cet égard le soutien du SCO France à de nombreux projets en Afrique et en Asie du Sud Est notamment.

Aboubakar Mambimba Ndjoungui a pour sa part présenté la façon dont le SCO Gabon utilise les images satellite pour suivre le couvert forestier et l’érosion côtière, ou encore l’évolution du lac Tchad.

Puis Annalisa Riccardi a illustré par des projets de recherche étudiants les objectifs du MSc Satellite Data for Sustainable Development. Lancé l'an dernier, ce programme de l’Université de Strathclyde dispense un enseignement général des applications satellitaires au profit des objectifs de développement durable et du développement soutenable.

Enfin, Antoine Halff a présenté les solutions de télédétection développées par Kayrros et a expliqué la manière dont les marchés et les investissements changent sous l'influence des solutions issues de l'observation terrestre.

Sous la modération de Steven Ramage, Président du GEO, les échanges avec l’auditoire (environ 20 personnes) ont été très actifs, avec des questions notamment sur le financement des solutions satellitaires, leurs difficultés spécifiques et leur potentiel pour l'adaptation à long terme.

Vous pouvez consulter les présentations de cette table ronde ici, y compris celle de l’UNOOSA qui n'a malheureusement pas pu être diffusée lors de l’évènement. Markus Woltran y décrit le plan Space 4 Climate Action établi par l'UNOOSA pour permettre au secteur spatial d'être pleinement engagé dans la lutte contre le changement climatique.

COP26 - Group GEO

L'événement du 10 novembre organisé avec GEO a été l'occasion d'échanges avec un public venant d'horizons différents. © SCO