Vers un SCO Amérique Latine
Mexique, INECC (Instituto Nacional de Ecologia y Cambio Climatico)
Déjà utilisateur de données Sentinel 3 et Sentinel 6 pour identifier les facteurs devant être pris en considération pour la protection des écosystèmes et de la population, l’Institut National de l’Écologie et du Changement Climatique du Mexique souhaite valoriser des études permettant d’améliorer la prise de décision à l’échelle locale pour une meilleure résilience aux impacts du changement climatique. Elle développe notamment une application de lutte contre les incendies. Basée sur l’imagerie satellite (pour le suivi des panaches de fumées et points de chaleur) et nourrie de données intégrées (direction du vent, pollution, etc.), l’appli se fait à la fois outil de suivi et système d’alerte en matière d’incendies et de pollutions.
Dans cet esprit, la plateforme SIRIS (Sistema Integrado Regional de Información Satelital / Système d’information intégral satellitaire) incarne un exemple de coopération régionale pour l’utilisation de données satellites. Financé en partie par la Banque Interaméricaine de Développement, SIRIS vise à améliorer la gestion des risques en Argentine, Bolivie, Équateur, Mexique, Paraguay, Pérou et Uruguay, sur 4 thématiques : feu (suivi, surveillance et détection d’incendies), santé (analyse atmosphérique et climatique des maladies et de leur propagation), eau (surveillance du niveau des eaux et évaluation des dégâts d’inondations), agro (surveillance des usages agricoles et des forêts). Ces produits sont gratuits.
Suivi des points chauds avec SIRIS © AEM
Argentine, CONAE (Comisión Nacional de Actividades Espaciales)
Également membre du SCO, l’agence spatiale argentine développe des projets de couverture globale sur différentes thématiques. Réunis sur un catalogue, un Géoportail et des services web, les produits générés présentent une grande diversité de résolution spatiale, géographique et temporelle : cartes de rugosité, surveillance des cultures mais aussi d’espèces, statistiques agricoles, estimations de biomasse... Une application au niveau régional permet également de produire des cartes de l’état hydrique, de l’humidité du sol, des activités volcaniques, ou encore des risques de dengue. Enfin, la CONAE décline aussi son action en matière d’éducation via une formation académique en partenariat avec la région, mais aussi auprès des scolaires et professionnels.
La CONAE réalise déjà de nombreux suivis satellitaires.
Colombie, AEC (Agencia Espacial de Colombia)
84% du territoire colombien possédant un potentiel agricole quand il n’est utilisé qu’à seulement 35%, l’AEC porte ses efforts sur le projet « vision agro » afin d’améliorer les connaissances sur ces territoires et permettre le développement de projets agricoles. L’AEC s’investit également dans le projet Green Cubsat, une constellation de satellites pour le développement d’applications ayant un lien avec le développement durable (surveillance des sources d’eau, des forêts, de la qualité de l’air, de l’agriculture…). Pour renforcer le développement agraire, l’AEC propose aussi de réaliser une banque de données d’empreintes spectrales en Amérique Latine et Caraïbes. Son « bastion principal » réside cependant dans l’éducation, avec notamment la mise en place de la plateforme « apprendre avec Galileo » pour les enfants d’écoles publiques.
Paraguay, AEP (Agencia Espacial de Paraguay)
Aux côtés du SEN (Secretaría de Emergencia Nacional) pour favoriser la création de capacités et le développement du secteur aérospatial, l’AEP œuvre déjà en faveur d’une agence spatiale latino-américaine. Face aux inondations qui se multiplient ces dernières années en Paraguay, l’agence travaille notamment avec le Pacific Disaster Center (PDC). Voyant les données spatiales comme un outil apte à remplir les Objectifs de Développement Durable, l’AEP souhaite une collaboration internationale soutenue et s’annonce très motivée pour utiliser et mobiliser l’imagerie spatiale.