SCO en France
L’initiative SCO étant née en juin 2019 sur impulsion de la France, celle-ci a immédiatement confié au Centre National d’Études Spatiales (CNES) la mise en œuvre du SCO en France. Avec l’ambition de motiver la création d’autres SCO, il a créé et partage aujourd’hui avec les autres signataires un modèle de SCO national en termes de démarche, de structuration, d’organisation et d’animation.
1 Présentation
Né en novembre 2019, le SCO France est piloté par un Comité Inter-Organismes (CIO) composé de 22 institutions publiques françaises dont les missions ont trait aux problématiques climatiques, dont le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, ainsi que le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
Le CIO se réunit au moins deux fois par an. Un Bureau Exécutif assure l’animation et le bon fonctionnement de la structure.
S’efforçant d’accompagner les politiques publiques nationales sur le changement climatique, le SCO France met en œuvre un appel à projets annuel dans les domaines prioritaires édictés par le gouvernement dans le cadre de sa politique climat.
2 Objectifs
Le SCO France poursuit les objectifs édictés par l’initiative internationale :
- Proposer des outils d’aide à la décision permettant d’observer, d’évaluer et d’anticiper les impacts des changements climatiques. Ces applications s’articulent autour de plusieurs dimensions : analyse historique des données, élaboration de scénarios d’impacts, projections quant aux évolutions des territoires et leurs conséquences sur les populations afin d’aider les décideurs à répondre aux enjeux de l’adaptation. Fondé sur une mutualisation des données existantes produites par les programmes internationaux (Copernicus, NOAA, EUMETSAT, etc.) et les services climatiques nationaux (DRIAS, etc.), le SCO favorise l’utilisation conjointe des de ces données satellite avec les données locales socio-économiques – population, urbanisation, espaces protégés, agriculture, infrastructures linéaires et locales – afin de proposer aux décideurs de données clés d’analyse précise de la vulnérabilité de leur environnement aux changements climatiques.
- Adapter et transposer les méthodologies et outils à d’autres territoires dans le monde pour avoir une évaluation exhaustive et quantifiée. Le SCO contribue ainsi au volet d’adaptation de l’Accord de Paris de manière coordonnée au niveau international avec des métriques communes pour les secteurs où cela est pertinent. Cette adaptabilité des outils aux échelles nationales et locales tire bénéfice des innovations numériques comme l’Intelligence Artificielle.
- Un objectif à long terme est bien de contribuer à proposer aux décideurs politiques de tous les pays un même socle d’outils et de constituer des modèles internationalement reconnus, permettant d’évaluer objectivement aux échelles pertinentes l’impact des politiques publiques en matière de lutte contre le changement climatique.
3 Les Projets SCO : une approche par "cas d'usage"
Il s’agit ici de créer une communauté en capacité de faire une remontée de besoins précis.
Chaque année en septembre, le SCO France ouvre un appel à projets. En quelques semaines, le Comité de labellisation, composé des membres du CIO mais également de partenaires européens, étudie les dossiers selon des critères précis. Le premier consiste à répondre aux besoins immédiats des territoires en utilisant des données spatiales.
Pour y parvenir, un projet SCO a vocation à rassembler plusieurs familles d’acteurs dans son consortium :
- La communauté scientifique, dont les travaux de recherche alimentent des solutions concrètes basées sur l’analyse et la modélisation des données disponibles, aussi bien satellitaires que socio-économiques ;
- Les autorités publiques nationales et locales, les collectivités locales, qui ont pour mission de gérer cette adaptation au plus près des populations ;
- Les acteurs de l’ingénierie territoriale, qui disposent d’une expertise technique appliquée aux territoires ;
- Des entreprises et des bureaux d’études ayant les capacités de porter une réponse industrielle et opérationnelle entre scientifiques, données, et populations ;
- Qu’il soit membre du consortium ou non, le CNES apporte son expertise spatiale.
Grâce à cette mobilisation unique, les décideurs locaux, mais aussi le grand public, gagnent progressivement accès à des outil cruciaux pour planifier les actions de résilience indispensables au regard des enjeux climatiques.
Les projets labellisés bénéficient d’un accompagnement sur mesure, technique et financier, ainsi que d’une communication aux niveaux national et international.
4 Retours communautaires
Les projets labellisés intègrent la communauté SCO et acceptent de contribuer à son enrichissement pour le bénéfice de tous. Afin que les solutions développées puissent se transposer en d’autres lieux et d’autres contextes, ce retour est constitué, de préférence, de l’ensemble des données, algorithmes et briques techniques. Les projets en collaboration bilatérale ou multilatérale sont éligibles, et les collaborations impliquant d’autres signataires du SCO sont encouragées.
5 Ressources
Les ressources à télécharger :
- Le guide des projets SCO France : label, critères, consortiums…
- Carnet de SCO 2020-2021 (fiches d’identité des projets labellisés en 2020 et 2021)
Accès aux données et produits satellites :
- Dinamis, Dispositif Institutionnel National d’Approvisionnement Mutualisé en Imagerie Satellitaire
- Theia, pôle de données et de services pour les surfaces continentales
- PEPS, plateforme d'exploitation des produits Sentinel
- Copernicus Climate Change Service (C3S)