Les données Pléiades dans les projets SCO

Littoraux, milieu urbain comme rural, la vue perçante et stéréoscopique du couple de satellites Pléiades scrute parfaitement tous les types de paysages. Derrière ces images remarquables se cachent des données riches d’informations, pour peu que l’on sache comment les manipuler, et en commençant par savoir où les trouver !

Jeudi 30 juin 2022, la 5° Trimestrielle du SCO France s’est donc concentrée sur les données Pléiades. Nous vous proposons ci-dessous un retour en vidéo sur les 4 temps forts de cette séance qui a conquis l’auditoire.

Pour toute question relative à cette trimestrielle, envoyez un message à seminairesco.fr@capgemini.com.

Dinamis

Dispositif Institutionnel National d'Approvisionnement Mutualisé en Imagerie Satellitaire, la plate-forme Dinamis a été créée pour fournir un accès unique et simplifié à des images d’OT, principalement Pléiades et Spot 6/7, mais aussi pour accompagner les utilisateurs dans leurs démarches de demande d’images. Dans une synthèse remarquablement claire, Delphine Fontannaz, Chef de projet Dinamis au CNES, expose les conditions d’utilisation et les rouages de ce dispositif.

À retenir

• Utilisateurs Institutionnels Autorisés : scientifiques français (et européens sous conditions), acteurs publics français, entités privées pour leurs besoins de R&D.
• Dinamis fournit des images brutes, incluant des prétraitements et livrées sous différents formats.
• Toutes les données indiquées dans le catalogue Dinamis sont gratuites.
• Possibilité d’acquérir de nouvelles données avec un quota de gratuité évolutif selon la nature de l’utilisateur.
• Dinamis négocie avec les différents fournisseurs pour proposer de nouvelles images, notamment Pléiades Neo et CO3D.
• Bénéficiez d’images gratuites Pléiades Neo en participant à l’appel à projets Pléiades Neo Challenge lancé par Airbus DS.

Littoscope

Le changement climatique accroit les risques de submersion marine des littoraux. Expérimenté sur les zones méditérannéenne (Palavas-les-Flots et Montpellier) et atlantique (Gâvres), le projet Littoscope étudie une méthode entièrement basée sur des données satellite pour prédire les zones littorales menacées de submersion en cas de montée du niveau moyen des mers et de fortes tempêtes. Présentation par Solange Lemai-Chenevier, ingénieure au Lab’OT du CNES.

À retenir

• Le projet utilise des images optiques tri-stéréoscopiques Pléiades pour générer le Modèle Numérique de Terrain du littoral, ainsi qu’une image nadir ortho rectifiée (corrigée des distorsions pour apparaître comme acquises depuis la verticale) pour établir la carte d’occupation du sol.
• En complément, Littoscope mobilise des données altimétriques, en particulier l’indicateur de hausse du niveau des mers mis à disposition par les services Copernicus CMEMS et C3S.
• Suite à sa demande via Dinamis, l’équipe a obtenu une programmation d’acquisition avec une contrainte à marée basse.
• Grâce aux modèles de surcote atmosphérique et de hauteur de marée, ainsi que l’adjonction de données d’estimation des risques humains et financiers, 24 scénarii ont été simulés, avec ou sans tempête décennale, sur les projections les plus optimistes et pessimistes du GIEC.  
• La méthodologie appliquée sur les territoires français peut s’appliquer dans le monde entier.

Green Urban Sat

Les solutions fondées sur la nature renforcent la résilience des territoires face au changement climatique. Présenté par Mathilde Segaud du CEREMA, le projet Green Urban Sat développe une méthode permettant de générer à partir d’images satellite une base de données géospatiale qui décrive finement la végétation et évalue les services écosystémtiques rendus. Il en résulte un outil d’aide à la décision pour les collectivités vis-à-vis de l’aménagement du territoire mais aussi de la préservation de la biodiversité.

 À retenir

• Exclusivement à partir d’imagerie Pléiades, y compris Pléiades Neo, le projet produit une cartographie fine du patrimoine végétal de l’agglomération, à partir de laquelle sont calculés les indicateurs caractérisant la végétation.
• Les images multi temporelles sont utilisées pour obtenir la saisonnalité et le type de végétation quand les images tri stéréoscopiques permettent de générer un modèle numérique de hauteur, dont celle de la végétation.
• En complément, le projet mobilise des données SIG de l’IGN à l’échelle nationale et Copernicus à échelle européenne.  La méthode a été validée grâce aux bases de données métier fournies par Nancy (gestion d’arbres) et Strasbourg (hauteur de végétation), les deux territoires pilotes.
• Pour calculer des indicateurs réalistes, le projet tient compte de la structure de la végétation mais aussi du paysage dans lequel elle s’inscrit.

EagleHedges

Corridor écologique, refuge de biodiversité, lutte contre les indondations et l’érosion des sols… Le réseau bocager est un allié de la transition écologique à de nombreux titres. Fruit d’une alliance entre structures publiques, privées et recherche, EagleHedges a pour objectifs d’assurer de façon automatique la détection et le suivi du réseau de haies national. Présenté en tandem par Maïlys Lopes (Terranis) et David Sheeren (Institut national polytechnique de Toulouse), le projet développe également un outil open source permettant de caractériser les haies d’un point de vue morphologique, structurel et fonctionnel via des indicateurs métier standardisés.

À retenir

• Le projet utilise des données optiques à différentes résolutions spatiales : BDOrtho (IGN) à 20 et 50 cm, Pléiades à 50 cm ou 2 m, Pléiades Néo en perspective à 30 cm et  SPOT-6/7 à 1,5 m ou 6 m.
• De ces données sont extraites de façon automatique une couche de haies surfacique ainsi que la détection de changement des haies (comme une coupe ou une nouvelle plantation entre deux millésimes).
• HedgeTool, une boîte à outils QGIS, permet de caractériser les haies et de calculer des indicateurs métier qui s’appuient sur les besoins du territoire et qui sont coordonnés par l’association française d’agroforesterie (FAC).
• Les cartographies générées permettent de visualiser les réseaux de haies et leurs connexions ou d’individualiser les haies (tous les 30 mètres) par largeur moyenne et/ou en fonction des étages de végétation.