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Le SCO dans les Océans Pacifique & Indien

Publié le 20/12/2022
L’océan Pacifique et son voisin Indien accueillent des territoires particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique. Mardi 6 décembre 2022, lors de la septième « Trimestrielle du SCO France », trois projets ont exposé leurs méthodes pour relever les défis locaux grâce aux données satellite.

Les océans Pacifique et Indien, respectivement les premier et troisième plus grands de notre planète, couvrent à eux deux plus de 235 millions de km2, soit environ 65% de la superficie de l’océan mondial. Et si l'océan Pacifique a reçu son nom du navigateur Magellan en raison de ses eaux très calmes, le changement climatique perturbe désormais l’équilibre des territoires qu’il abrite, tout comme dans l’océan Indien voisin.

Pour anticiper les sécheresses, préserver les remarquables écosystèmes de cette partie de la planète et réduire la vulnérabilité des populations qui y vivent, les données satellite offrent plus d’un atout. En témoignent trois projets qui ont présenté leurs méthodes mardi 6 décembre 2022 lors de la 7° Trimestrielle du SCO France, que vous pouvez revivre en vidéos ci-dessous.

Pour toute question relative à cette trimestrielle, écrivez-nous ici.

1TAHATAI

Particulièrement vulnérable aux aléas climatiques, la zone littorale polynésienne est le lieu privilégié des échanges entre terre et mer, dont elle voit converger les nombreux usages. Piloté par Rémi Andreoli, directeur des applications spatiales de la société Bluecham, le projet TAHATAI ambitionne d’aider à mieux planifer les usages concurrents du domaine maritime de la Polynésie française pour préserver la biodiversité et l’économie bleue. Son crédo : voir le passé, suivre le présent et anticiper le futur.

 

À retenir

  • En cours de développement, la plateforme en ligne délivre deux indicateurs particulièrement affectés par le changement climatique et indispensables pour la planification spatiale marine : la qualité des eaux lagonaires, qui influe sur la vie des populations locales et l’activité touristique, et l’explosion de bloom phytoplanctonique, qui affecte la qualité des eaux de baignade et la production perlicole.
  • Des indicateurs ont été créés pour qualifier la pression des activités humaines sur la partie lagonaire et sur la côte en identifiant les mobiles (bateaux et embarcations) présents dans le secteur, et les changements d’occupation du sol qui affectent le trait de côte, dont les remblais, traditionnels en Polynésie.
  • En complément des données satellite Sentinel-1 (radar), un algorithme appliqué aux données Sentinel-2 (optique) porte leur résolution à 2,5 m (au lieu de 10), ce qui permet d’identifier toutes les embarcations, même de petite taille. Le système collecte également les données Copernicus Marine Service et Atmospheric Monitoring Services.
  • L’équipe projet crée des tutoriels à destination des utilisateurs, non experts dans la manipulation de toutes ces données, pour comprendre quelle sont les données disponibles dans la plateforme, quels sont les outils à leur disposition et comment les utiliser pour en tirer le maximum de bénéfices.

2EO4DroughtMonitoring

Tous les ans, la Nouvelle-Calédonie est en proie à une période plus ou moins longue sans pluie substantielle, avec de multiples conséquences sur, a minima, l’agriculture, la biodiversité et les ressources en eau. Expliqué par Mathis Neuhauser, ingénieur de recherche pour la société InSight, le projet EO4DroughtMonitoring a développé un outil de suivi et d’anticipation de la sécheresse végétale en Nouvelle-Calédonie.

À retenir

  • En ligne, l’outil a été développé en étroite collaboration avec son utilisateur final, l’Agence rurale de Nouvelle-Calédonie, notamment en charge d’indemniser les agriculteurs en cas de forte sécheresse.
  • Combinant plusieurs types de données d’observation de la Terre (végétation, humidité de surface et du sol) et les données des stations Météo-France de Nouvelle-Calédonie, le système calcule deux grands indicateurs : la sécheresse végétale actuelle et la tendance d’évolution probable de cette sécheresse sur un à trois mois, par commune.
  • L’équipe a noué des liens avec d’autres projets pour déployer son outil sur d’autres zones du Pacifique et industrialiser les développements ainsi réalisés.
  • Des échanges sont également en cours avec le projet SCO MEO-Climate, et tout particulièrement leur détection de zones irriguées (en Métropole), pour combiner leurs produits en un outil le plus générique possible et applicable sur tous les territoires connaissant un stress hydrique nécessitant d’optimiser l’utilisation de l’eau.

3Mangroves

Forêts d’une incroyable résilience, les mangroves constituent un rempart entre terre et mer qui abrite une remarquable biodiversité et rend d’innombrables services écosystémiques aux populations locales. Pourtant, entre pressions climatiques et anthropiques, leurs surfaces diminuent gravement et rapidement. Présenté par Elodie Blanchard, écologue à l’IRD, le projet Mangroves met en œuvre une plateforme de suivi par satellite de ces écosystèmes à protéger de toute urgence.

À retenir

  • Objectif : mettre en place un système automatique de suivi des mangroves du monde entier grâce aux données satellite Sentinel-2, mises à jour tous les cinq jours.
  • L’outil en ligne, baptisé MangMap, permettra ainsi de visualiser en temps quasi réel l’évolution des mangroves et produira, chaque trimestre, un vecteur de contour des mangroves permettant de voir aisément les pertes ou gains de surface.
  • L’outil donne également accès à 11 indices dérivés des données satellites car caractérisant cet environnement (humidité, occupation du sol…).
  • En cours de qualification sur 16 sites pilotes, MangMap sera rapidement accessible à tous. L’ensemble des produits est gratuit et téléchargeable.