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GreenSpace dévoile les premiers résultats sur Valence

Publié le 12/12/2024
Les arbres sont capables d’éliminer une partie des polluants de l’air et des GES, particulièrement concentrés en zones urbaines. À la moitié de son développement, le projet SCO GreenSpace peut d’ores et déjà quantifier les bénéfices et les traduire en équivalents qui parlent à tous.

Se consacrant à la (re)végétalisation intelligente des villes, le projet SCO GreenSpace, piloté par ACRI-ST, nous expliquait en février 2024 l’importance de planter « des arbres, oui, mais pas n’importe lesquels ».

Mi-novembre 2024, le projet a présenté ses avancées sur deux villes pilotes, Valence (Espagne) et Bucarest (Roumanie), livrant au passage de surprenantes statistiques. Sous un climat très différent, la qualité de l’air à Valence est particulièrement affectée par l’ozone, tandis qu’à Bucarest, la principale menace réside dans les particules fines.

Mémo projetGreenSpace :
1. Réalise à partir d’images satellite Pléiades un inventaire complet (nombre, espèces, hauteur) des espaces verts publics et privés d’une ville.
2. Quantifie de façon réaliste l’impact du patrimoine arboré sur la pollution de l’air et la séquestration de CO2 à l'échelle de la ville.
3. Formule des recommandations des espèces d'arbres à planter pour un air plus sain en ville.

Résultats sur Valence

Dans la ville espagnole, GreenSpace a détecté 146 445 arbres adultes (302 espèces différentes). Les espèces dominantes sont les citrus, platanes, palmiers, micocouliers, pins et érables. Tenant compte des spécificités d’élimination de chaque espèce, le projet a pu établir les cartographies d’absorption, positive ou négative des principaux GES et polluants de l’air (voir l’image mosaïque d’ouverture).

👉 Le bilan final pour toute la ville est positif sauf pour l’ozone, en raison d’un grand nombre de palmiers qui ont généré plus d’ozone qu’ils n’en ont absorbé.

👉 Autre point fort et inédit de ce projet, GreenSpace a émis une liste de recommandations d’espèces à planter, où plusieurs espèces d’érables se distinguent particulièrement. Cette liste tient compte en premier lieu de la capacité d’élimination des arbres (qui, pour une même espèce, varie selon le climat) mais également de nombreux autres facteurs comme la résilience au changement climatique, la tolérance aux maladies ou encore l’émission de pollens allergisants.

GreenSpace Valence

▲ Capacité d’élimination d’ozone (en g/m2/an) des arbres de Valence: en bleu, ils en absorbent beaucoup, en vert, ils en absorbent moyennement, mais en rouge, ils forment plus d’ozone que ce qu’ils éliminent. © ACRI-ST

 

En 2023, les 146 445 arbres adultes de Valence ont :
. Formé + 225t d’ozone O3 (formation : 336t, élimination : 111t)
. Éliminé 197t de particules NO2 (éq. 46 100 voitures*)
. Éliminé 37t de PM10 (éq. 56 160 voitures*)
. Éliminé 5 430t de CO2 (éq. 3 420 voitures*)
* émissions des voitures particulières immatriculées en France ayant parcouru en moyenne 12 200 km au cours de l'année à une vitesse moyenne de 70 km/h.

 

Premiers résultats sur Bucarest

L’acquisition satellite Pléiades demandée a eu lieu le 23 septembre 2024 et couvre 400 km2, ce qui représente une zone d’étude particulièrement grande. Une rencontre début novembre 2024 avec la municipalité de Bucarest, le ministère de l’environnement ainsi que des acteurs forestiers locaux a permis de définir les prochaines activités pour soutenir la planification des infrastructures vertes, la surveillance de la santé environnementale et les efforts de résilience de la ville.

👉 En attendant la transmission de l’inventaire municipal des arbres bucarestois, l’équipe travaille sur la hauteur des arbres à partir des images tri-stéréo Pléiades. En parallèle, le projet a pu définir une liste d’essences adaptées aux conditions environnementales de Bucarest : si tilleuls, platanes et érables conviennent très bien, des espèces comme le peuplier ne sont pas du tout adaptées.

La ville de Bucarest ayant déjà engagé des actions de plantations, l’équipe projet s’est également penchée sur des chiffres validés pour faire des projections :
. Entre 2000 et 2019, la couverture arborée a augmenté de 4,6% par an.
. En 2019, avec une couverture arborée moyenne de 6,5%, 2 471 décès prématurés étaient attribués aux PM2,5, NO2 et O3.
. Par rapport à 2019, chaque augmentation de 5% de la couverture arborée de la ville engendrerait une diminution de : 2,7% des concentrations moyennes annuelles de PM2,5, 1,7% pour le NO2 et de 1,4% pour l’O3. Il est parallèlement noté une baisse de 3,5% des décès prématurés, soit 20 vies sauvées.
➢ Augmenter la couverture arborée à 30% pourrait éviter 387 décès prématurés chaque année.

Extrapolant ces chiffres à l’échelle supérieure, ACRI-ST estime que dans 744 zones urbaines européennes(> 50 000 habitants, 36 pays), augmenter la couverture forestière à 30 % dans chaque zone urbaine pourrait éviter 12 000 décès prématurés chaque année.